“Si j’ai survécu je le dois, d’abord et à coup sûr, au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l’amitié – car j’avais perdu le désir viscéral de vivre.”
Ravensbrück, Germaine Tillion, 1972

Note d’intention :

“Le Verfügbar aux Enfers. Une opérette écrite en déportation décrivant le dur quotidien du camp, mêlant textes à l’humour décapant, et airs tirés du répertoire lyrique ou populaire.

La découverte de cette histoire en mars 2020, en plein confinement lié à la pandémie de Covid-19, m’a totalement fascinée. Elle m’a conduite à mener ces dernières années une sorte d’enquête au long cours. Au fur et à mesure des questions soulevées, j’explorais livres et archives sonores à la recherche d’une réponse.
Comment s’était-elle procuré papier et crayon ? De quoi celles et ceux qui résistent sont-ils faits ? Et les monstres ? Avait-elle un goût particulier pour la musique ? L’art peut-il vraiment lutter contre le fascisme ? A quoi ressemblait la caisse dans laquelle elle se cachait pour écrire ? Avons-nous déjà oublié les camps ? Devons-nous pour l’éviter repenser nos processus mémoriels ?

Dix ans après l’entrée de Germaine Tillion au Panthéon, sa pensée toujours nous éclaire et trouve écho dans une actualité aussi brutale que sidérante. Diffuser cette pensée me paraît une nécessité. »